Plus que du tissu : ce que tout pèlerin doit savoir sur l’Ihram

Lorsque l’on pense à la Omra ou au Hajj, l’image de millions de fidèles vêtus de blanc vient immédiatement à l’esprit. Pourtant, l’Ihram est bien plus qu’un simple habit : c’est un état spirituel, un engagement sacré entre le pèlerin et son Créateur.

Qu’est-ce que l’Ihram ?

Le mot Ihram vient du verbe arabe ḥarama, qui signifie « interdire ». En islam, l’Ihram désigne l’état sacré dans lequel entre un pèlerin avant de commencer les rites du Hajj ou de la Omra.

Dès qu’un musulman entre dans cet état en formulant son intention (niyya), certains actes deviennent interdits : se parfumer, se couper les cheveux ou les ongles, chasser, ou encore avoir des relations conjugales. Une personne en état d’Ihram est appelée Muhrim.

Vêtements d’Ihram

• Pour les hommes : deux morceaux de tissu blanc non cousus – l’izar (qui couvre le bas du corps) et le rida (qui couvre le haut du corps). Il est interdit de porter des vêtements cousus ou ajustés, un couvre-chef, ou des chaussures qui couvrent les chevilles.

• Pour les femmes : l’Ihram ne nécessite pas de vêtements spécifiques. Elles portent des vêtements amples, sobres et conformes aux principes islamiques, tels qu’une abaya et un hijab, sans couvrir le visage ni les mains.

Vêtements d’Ihram ≠ État d’Ihram

Beaucoup confondent les vêtements d’Ihram avec l’état d’Ihram. Mais porter la tenue ne suffit pas. L’Ihram est un état spirituel où l’on se détache des préoccupations du monde. Il implique de formuler une intention sincère avant de franchir un point géographique précis : le Miqat.

Le Miqat : la frontière sacrée

Le Miqat est un lieu de passage obligatoire pour tout pèlerin. C’est la limite à partir de laquelle il faut impérativement être en état d’Ihram. Il existe plusieurs Miqat selon la provenance du pèlerin (Dhul-Hulaifah, Al-Juhfah, Yalamlam, Qarn al-Manazil, Dhat Irq).

❗ Si une personne franchit cette limite sans entrer en état d’Ihram, elle devra offrir un sacrifice animal (Damm) en guise d’expiation.

Formules d’intention (niyya)

Avant ou au moment de passer le Miqat, le pèlerin exprime son intention selon le rituel qu’il s’apprête à accomplir :

• Pour la Omra :
  اللَّهُمَّ إِنِّي أُرِيدُ أَدَاءَ الْعُمْرَة، فَيَسِّرْهَا لِي وَتَقَبَّلْهَا مِنِّي
  Ô Allah, j’ai l’intention d’accomplir la Omra. Facilite-la-moi donc et accepte-la de moi.

• Pour le Hajj :
  اللَّهُمَّ إِنِّي أُرِيدُ الْحَج، فَيَسِّرْهُ لِي وَتَقَبَّلْهُ مِنِّي
  Ô Allah, j’ai l’intention d’accomplir le Hajj. Facilite-le-moi donc et accepte-le de moi.

• En cas d’empêchement (maladie, foule, etc.) :
  اللَّهُمَّ مَحِلِّي حَيْثُ حَبَسْتَنِي
  Ô Allah, ma sortie de l’état d’Ihram se fera là où Tu m’as retenu.

La symbolique de l’Ihram

L’Ihram incarne l’égalité, l’humilité et la pureté spirituelle. Il gomme les différences sociales : riche ou pauvre, jeune ou âgé, arabe ou non-arabe… tous les pèlerins se tiennent à égalité devant Allah. C’est un retour à l’essentiel, une déclaration de rupture avec le monde matériel, et un engagement à se recentrer sur l’adoration sincère.

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